presque

du bouillon, de la bouse
une vase où nagent des mots
tout s’entrechoque
les désirs et la peur

la peur qui empêche
qui freine

une idée est à la surface
ou un désir
et la peur rôde toujours au fond

je me penche, me relève
ramasse ce qui traîne
remets à sa place
je me rassieds
et je suis paralysée par mes pensées

puis je me remets en route
je suis contente de moi

faire ce qu’il y a à faire

puis se retrouver paralysée par ses pensées

quand les mots sont de trop
et ils sont parfois de trop
je perds pied
je ne sais comment dire, comment rendre
le fond de moi et l’ouvrir

quand les mots sont de trop
s’éloigner des mots et faire
recevoir l’autre
être